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jeudi 3 juillet 2025

Cafard du soir, espoir


Juste un mot ou deux, trois fois rien. 

La fatigue et la chaleur anéantissent mes tentatives d'envisager les choses de manière positive. 

J'essaie de voir les choses en rose, promis. 

J'essaie de sentir l'air frais, de voir le soleil de juillet comme une bénédiction,  qui fait murir les abricots et qui annonce la douce torpeur des soirées d'été. 

J'essaie de me conduire en journal télé, j'essaie de préférer les sujets légers, les moyens de se rafraîchir, dans la forêt du Morvan ou dans les lacs du Jura, les tendances de l'été, les cocktails à la mode, l'insouciance et les suggestions de livres à lire à la plage. 

J'essaie de ne plus penser, de ne plus voir la canicule comme autre chose que comme une vague de chaleur annonçant les vacances.

                 Non, ce n'est pas le symptôme des décennies passées à consommer du pétrole. Non, ce n'est pas                     le symptôme d'une atmosphère pourrie par des années de destruction des forêts partout sur la                                 planète. 

Mais je n'y arrive pas. 

                    J'essaie de ne plus voir, aussi, que Gaza crève de faim sous les bombes, que des hommes                             croient ce que racontent les complotistes, les platistes, les masculinistes, les trumpistes. 

J'essaie de me raccrocher aux yeux des enfants. A mes élèves, à leur joie, hier soir au bal des promos des 3e, à leur immense amour de la vie, ce matin, quand ils se sont baignés dans la rivière, quand ils ont sillonnés les routes à vélo. J'essaie de me raccrocher à ce métier de prof, qui me permet de transmettre le savoir et la beauté du monde. 

                                            Mais comment croire encore, quand les repères s'effacent ?

Et est-ce que dans tout cela, j'ai un rôle à jouer ?

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