Un billet pour les gardiens du temple... |
Ce dont je parlais, donc, c'était du cynisme de ces trentenaires, bobos ou pas, parisiens ou pas, mais qui se la pètent grave alors qu'ils n'ont pas les moyens. Dont je fais partie, peut-être, ce qui n'empêche...
J'aurais dû prendre l'exemple de Twitter. Voilà un territoire où le jugement moral n'est pas suspendu et, si ce n'est pas non plus de la littérature, c'est bien aussi le reflet du moment.
Voilà un lieu où l'on prend de haut, toujours avec mépris, arrogance ou cynisme, tout ce qui nous ressemble tant mais qui n'est pas tout à fait nous, puisque c'est moins bien.
Prenons un exemple : une émission de télé réalité avec des apprentis cuisiniers. Evidemment, tous ceux qui commentent sur Twitter n'ont pas été sélectionnés pour passer dans le poste, même dans cette émission qu'ils conchient pourtant. Il se dégage de ce premier constat une jalousie inavouable. Il faut donc prendre la posture du génie maudit de la cuisine et faire preuve de sarcasmes envers ces pauvres candidats qui ont pour seul mérite d'être télégéniques à notre place.
S'en suit donc tout un tas de petites piques sanglantes en 140 caractères qui ne font que démontrer l'aigreur de leurs auteurs. "T'as vu la gueule de ta blanquette, hé ! connard !" C'est malin.
Et on en revient à la conclusion de l'autre jour sur ces quadra ou ces trentenaires, qui croient encore en la société de consommation qu'ils ont connu durant leur enfance et qui n'ont pas encore compris le phénomène du déclassement. Ils avaient pourtant fait tout ce qu'il fallait : les études, les courbettes aux aînés et les stages interminables. La seule manière de se défendre, maintenant, c'est d'écraser les autres de leur cynisme.
CC
Oui, ils sont grotesques. C'est pour ça que je ne vais quasiment plus dans Twitter (et je ne lis plus les tweets avec hashtag).
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