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mercredi 1 avril 2020

Journal de guerre contre un virus #17

Je n’ai pas de fièvre.

Ce n’est pas un canular, malgré la date : un ministre de la 6e puissance mondiale demande qu’on fasse des dons pour aider les petites entreprises.

Ce n’est pas un canular.

En temps normal, je trouve déjà complètement hallucinant que ce soit la charité qui compense les manques de l’Etat. Que ce soit les Restos du coeur qui soient obligés de pallier les manques de notre société.

Mais là, à l’heure où les infirmières sont obligées de porter des masques tricotés par leurs marraines de guerre, les petites mains du club couture du coin, à l’heure où les ambulanciers sont obligés de se faire offrir des tabliers de protections en plastiques par la cantine du lycée, à l’heure où les gants des aides-soignantes ont été achetés grâce à une cagnotte leetchi organisée par la mairie, à l’heure où les soignants mangent grâce à la solidarité des traiteurs et des restaurateurs au chômage et où les caissières de supermarché ont piqué les casques du rayon jardinerie pour se protéger un peu des postillons des clients, sérieusement, venir faire la manche pour sauver les petites entreprises, ça tendrait à nous faire croire que l’on vit dans un pays du tiers-monde.

Sans compter qu’aujourd’hui, au bout de trois semaines de coronavirus, la préfecture nous conseille, par écrit, de réquisitionner masques et gants pour les donner à qui en aurait besoin. Bon sang, mais c’est bien sûr. C’est ce que nous aurions dû faire, depuis le début. Comment diable n’y avons-nous pas pensé !

On peut compter sur l’administration française !

Allez, aujourd’hui, j’ai aussi eu de bonnes nouvelles.

J’ai eu des nouvelles d’une élève qui n’avait pas donné signe de vie depuis le début du confinement. Elle n’avait plus d’internet. Elle fait ses devoirs et elle a même fait l’évaluation du CDI. Pour vous, c’est peut-être pas grand chose, mais pour moi, ça veut dire beaucoup !

Et puis un enfant est né sur le territoire de notre commune. Ce qui n’arrive pas souvent, puisque nous n’avons plus de maternité. La maman a accouché dans l’ambulance, devant chez elle. Et la nouvelle a réjoui les réseaux sociaux, presque autant qu’un post sur le Professeur Raoult.

Les gens ont soif de vie. Il faut croire qu’elle est belle, parfois !

Bonne soirée !

2 commentaires:

  1. La vie continue en fait quoiqu'il arrive
    Merci pour les bonnes nouvelles, c'est chouette

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  2. MHF : Oui, la vie est toujours plus forte.
    Bisous et belle journée.

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