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mercredi 4 juin 2025

La musique des mots


Ecrire, c'est souvent être obsédé par une musique, par un rythme et par une mélodie. On a dans la tête des ritournelles sans parole, d'abord. Des alexandrins pompeux ou de petits octosyllabes si vifs qu'on a presque envie de danser. 

Les mots viennent parfois comme une évidence sur ces petites rengaines. Selon ce qu'on veut écrire, on sait si la musique sera lente et solennelle, ou enjouée, nerveuse, sautillante. On sait si ce sera une valse ou un blues, une symphonie ou un tango. Et les mots s'invitent. Ils se glissent sous les doigts, comme sur les touches d'un piano. 

Je ne sais pas encore quelle sera la tonalité du prochain roman que je veux écrire. Il sera plus sombre, je crois, mais il y a toujours plusieurs mouvements dans une symphonie. 

J'ai quelques pages, un début. Je crois que ça commence un peu comme la Gnossienne n°1 de Satie. Ou comme Pyramid Song de Radio Head. C'est mystérieux et surréaliste. Des accords mineurs. On ne sait pas où on est, ni avec qui. La réalité se dévoile lentement, mais on accroche à la mélodie, on a envie de l'entendre encore. De la chantonner. 

Je voudrais que la suite se développe avec le soutien d'un orchestre à mille cordes. J'aimerais que ce texte prenne son envol et me dépasse, me déborde. J'ai envie d'écrire quelque chose d'épique et de plus grand que moi. Et quelque chose qui ressemble à une chanson pop.

Je ne sais pas encore ce que ce sera. Au début, il n'y aura rien. Rien que quelques notes de piano, entêtantes. Et puis cela grandira. Et au bout, il y aura du bleu, l'immensité du ciel. 





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