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dimanche 23 novembre 2025

Il n'y a rien - Episode 4

 


Pourtant, mes yeux s’ouvrent. Je réalise soudain que la lumière blanche et vive ne doit pas toujours être allumée. Je me dis alors que ne suis pas seule, assurément, puisque quelqu’un éteint la lumière quand je dors. « Je n’ai jamais pu dormir avec la lumière allumée ». Oui. Mais aussitôt « Je n’ai jamais pu dormir ailleurs que dans un lit » Et là, sur cette surface dure, je dors comme un bébé. Je rêve, même. Alors qu’est-ce que cela signifie encore, ce que je faisais avant ? 


 Rien. Le vide. Je pense un instant à pleurer, à appeler, à crier. A me débattre. J’essaie. Ma voix se perd, timide, il me semble que c’est un effort insensé d’ouvrir la bouche et d’actionner tous ces muscles, le cou, les cordes vocales, l’air qu’il faut expirer. Le son se casse et semble ridicule au milieu du vide. Pas d’écho. J’ai l’intuition, immédiatement, que c’est inutile. Comme dans un film, comme dans une série et que l’otage essaye de crier : ici, même pas besoin qu’un méchant réponde « Tu peux crier autant que tu veux, personne ne peut t’entendre ». Il y a comme des liens invisibles, des malfrats fantômes qui m’auraient bâillonnée et ligotée là. 

 L’angoisse ne doit pas gagner. Je tente de me rassurer. J’ai connu pire. On a tous connu pire. Ici, je n’ai ni trop chaud, ni trop froid. Je n’ai pas faim. Je suis bien. Je me repose. A quoi bon angoisser ? Si j’ai du temps pour paniquer, autant utiliser ce temps à bon escient : pour dormir, pour rêver encore, pour réfléchir, pour faire le point. Pour trouver une solution… 

 Et je sombre à nouveau. L’ambiance a changé. Plus de boom ou de lycée.

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