Une fois, en quittant l'amour de ma vie au petit matin, dans le froid du nord de la France, je me souviens avoir admiré le lever du soleil, par la vitre sale du train, triste. Mais pour des tas de raisons qui se mêlaient dans mon esprit si compliqué. Je quittais mon amour pour une longue période, je rejoignais mes parents qui ne savaient même pas d'où je venais. Le lever du soleil m'apparaissait alors comme un crépuscule. La fin d'une belle parenthèse, d'une journée si remplie, tellement intense. J'allais vers le vide et la nuit. Ce que j'avais de plus beau et de plus fort en moi devait retourner au noir et au silence. Au mensonge.
Aujourd'hui, je retourne encore auprès de mes parents, dans un train, avec l'aube pour paysage. Mes parents, dis-je. Mais mon père n'est plus. La famille se rappelle à moi et j'ai laissé mon amour sur le quai pour un jour seulement. Le soleil qui pointe à l'horizon, où que l'on soit, dans un TGV roulant à toute allure et en marche arrière, niant l'est et l'ouest, désorienté, ne sachant où l'on va, la naissance du jour, c'est toujours un peu un commencement et une fin.
Tout est toujours un peu l'aube et le crépuscule...le berceau et la tombe.
CC
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