Cher Journal,
Aujourd'hui, comme hier, je suis fatiguée. C'est une sorte d'épuisement moral que je ne connaissais pas et qui me terrasse depuis quelques semaines.
Je n'arrive pas à dormir et je vaque à mes occupations comme un zombi. "Bonjour, bonjour, entrez, asseyez-vous, sortez vos affaires. Chut !". Je sais que je suis vraiment exténuée quand je commence à faire "Chut !" même quand il n'y a pas de bruit. Les élèves doivent me prendre pour une cinglée.
"Chut !"
"Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille." Comme disait l'autre.
Avant-hier, j'ai même commis un acte manqué. Je me suis trompée de jour dans mon emploi du temps, tout ça pour échapper à un rendez-vous que je ne voulais pas honorer. Mon cerveau me protège. Merci à lui. Il est en pilote automatique.
Ce soir, j'ai eu Maman au téléphone. Je ne sais pas quoi faire de mon chagrin et de ma fatigue et je sais encore moins quoi faire du chagrin de ma mère. Je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas quoi faire. Je suis empotée, empêtrée, empêchée. Je ne sers à rien.
Pourtant, trouver les mots, en général, je sais. J'y arrive. Mais là, je ne peux pas. Et Noël qui approche, avec son lot de souvenirs, tous ces bons moments partagés, ces Noëls d'enfance, qui vont nous revenir, le bonheur des repas exceptionnels que mon père nous préparaient...Il faudrait pouvoir changer les habitudes, ne rien faire comme avant. Mais ce sera difficile, parce que la vie continue. Et puis que faire ? Partir, ne voir personne, voir d'autres personnes, mais qui...?
La vie continue et il faut faire avec...Il faut faire sans.
CC
1 commentaire:
je t'embrasse...
Flo.
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