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dimanche 1 novembre 2020

Comme un dimanche soir...

Ce confinement, au mois de novembre ressemble à une grande dépression collective. Il a plu tout le jour, les feuilles des arbres n’ont même plus les jolies teintes dorées qui faisaient du soleil suspendu aux dessus de nos têtes, au début de la semaine. Nous entrons dans la période la plus triste, la plus grise de l’année. Les jours raccourcissent. 

Nous pensons au printemps dernier. Nous nous souvenons du traumatisme lors des annonces prolongeant le confinement. Et pourtant, il faisait beau et nous allions vers l’été. Nous ne savons pas si nous pourrons supporter cela au mois de décembre. 

Et en plus, j’ai vraiment déconné : je ne suis pas allée chez le coiffeur... 

J’ai parfois l’impression que nos existences - telles que nous les avons vécues jusque là - sont terminées. Je sais que c’est stupide, que la vie réserve des surprises, qu’il y a toujours des libertés à prendre, des chemins à découvrir. Que tout ce qu’on ne connaît pas encore, nous pourrions en faire des encyclopédies en 12 volumes. Cependant, j’ai l’impression que la sensualité et l’amour vont disparaître, le plaisir, les douceurs du quotidien, que les rencontres et les voyages deviennent impossibles. Je ne sais pas ce que l’on peut encore offrir d’espoir et de perspectives d’avenir aux jeunes. Ce monde est vieux. Je ne suis pas loin de penser que l’on confine, que l’on interdit, que l’on contraint, que l’on restreint juste pour protéger les vieux. Et pourtant, j’ai envie de revoir ma mère. Vivante. J’ai encore envie de la prendre dans mes bras et de l’embrasser. La situation est terrible en Savoie. Les services de réanimation entre Aix-Les-Bains et Chambéry ne sont pas loin de la saturation. 

Je suis en permanence entre deux types de pensées totalement contradictoires. En tant que personne, en tant que fille, en tant que femme, je veux qu’on protège autant que l’on peut protéger, je veux qu’on évite à tout prix les drames, les deuils et les larmes. Et en tant qu’être doué de raison, j’ai la tentation de penser qu’il faut faire avancer le monde, vivre, donner le quitus à la jeunesse, à la vie, à l’énergie, à l’amour, à la force qui va. Je crois que c’est le paradoxe qui nous taraude tous, en ce moment. Un désir de vie, quoi que l’on en pense.

 

2 commentaires:

FalconHill a dit…

Très joli texte

Je me souviens de ton journal de confinement.

Hier soir était dur. Aujourd’hui j’ai trouvé ça horrible.

Je pense à toi en tant que prof. En plus tu es en première ligne. Bon courage

Cycee a dit…

Bon courage à toi, Fabien.
Merci pour ton commentaire adorable. Continuons de cultiver les petits bonheurs quotidiens, les promenades, les jolies photos...
Bises