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mardi 31 mars 2020

Journal de guerre contre un virus #16

Je n’ai pas de fièvre.

Le soleil est là, à nouveau. Si ses rayons ne réchauffaient guère ce matin, cet après-midi, la terrasse est le spot le plus doux de la terre. Pour ma guitare et moi. Quelques familles se baladent, poussant draisienne ou poussette. Il faut aérer les petits. Si le temps reste au beau fixe, je finirai ce confinement bronzée comme si j’étais allée aux Seychelles.

Tandis que les journaux et les chaînes d’infos nous annoncent tranquillement ce qui doit changer au 1er avril, les APL en moins, les droits au chômage à la baisse, le prix du gaz à la hausse, comme si de rien était, notre vie entière est en train de changer.

La véritable question, pourtant, c’est de savoir ce qui va vraiment changer. Pour nos dirigeants, visiblement, rien ne va changer : on continue à aider en priorité banques et entreprises du CAC40. Tout en se félicitant que quelques uns de nos fleurons de l’industrie soient capables de se mobiliser pour fabriquer quelques centaines de respirateurs pour la mi-mai. Tout en se félicitant que nos grandes entreprises arrivent soudain à produire quelques millions de masques pour la fin avril. Sans avoir pensé à faire fabriquer des charlottes, des surchaussures et des blouses jetables, en même temps.

On va relocaliser, dit-on. Promesse de crise. Mais si on ne pouvait pas compter sur les productions chinoises, soyons honnêtes, notre imprévoyance nous conduirait dans le mur.

C’est le bla-bla de Macron, ce midi. 4 milliards d’Euros pour Santé Publique France. D’ici qu’on en voie la couleur, là, sur le terrain, dans mon département qui est l’un des plus touchés de France, on en sera à COVID-22. Minimum.

Les effets d’annonce sont légions depuis le début de la crise. Par exemple, la prime de 1500 Euros à laquelle les indépendants peuvent prétendre pour les pertes du mois de mars. Les conditions sont tellement contraignantes que personne n’y aura droit. A peu près comme les masques fantômes. 

Aujourd’hui, j’ai fait un plat d'épinards à la béchamel avec des oeufs durs, des croutons délicatement frottés à l'ail, vous savez...ce plat qu’on n'aimait pas quand on était petit mais qu’on aime bien, maintenant, parce qu’il nous rappelle notre enfance. Aujourd’hui, demain...ce qui change, pourquoi ça change...Je vous laisse cogiter.

 Bonne soirée.

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