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lundi 24 septembre 2012

Loin

Il y a des moments comme ceux-là, dans la vie. Des moments où l'on aimerait être ailleurs, plus près de ceux qu'on aime. On aime ceux à côté de qui on est, là n'est pas le problème, mais ceux qui ont besoin de nous sont plus loin.

J'aimerais être en Savoie, près de mon père. Il traverse une épreuve difficile, lui qui a déjà connu tellement d'épreuves. Il y a eu les petits accidents du métier : les doigts abîmés, les coups de tronçonneuse. Il y a eu la jambe tranchée. Il y a eu le diabète qui a suivi. Malgré tout ça, mon père est un battant, un être exceptionnel. Il est toujours reparti avec des projets à foison, des idées plein la tête.

Et puis cette fois-ci, c'est une tumeur au cerveau. C'est soignable, c'est juste une bataille à mener. C'est juste une chimio à supporter. Il a toujours des projets plein la tête, il est très fort. Mais tout de même...

Aujourd'hui, je suis à 350 km. Je suis inutile. Mes appels au téléphone ne changent rien. Je ne suis pas là pour soutenir ma mère, l'aider au quotidien. Mon père est fatigué, épuisé. Et moi, je pleure bêtement. Je vais en cours, aussi, je travaille. Heureusement, dans ces moments-là, je suis à 100% avec mes élèves, je n'ai pas le choix et c'est tant mieux.

Ce billet ne sert à rien. Je ne veux pas le publier.
Je ne sais pas.
Je ne suis pas très bien.
Stop.
CC

samedi 8 septembre 2012

Ne nous fâchons pas

J'ai pris le parti de ne jamais me fâcher avec personne à cause de cette connerie de blogs. Les blogs sont une connerie. Comme toute communication via un écran et une connexion haut débit d'ailleurs. 

La communication par écrit me semble avoir besoin de ce recul salvateur : nous sommes dans une ère où très peu de gens savent vraiment écrire et où bien moins encore savent lire. Je fais partie de ces ignares. Je suis une plouc du web et d'ailleurs.

Je ne me fâche pas car j'ai remarqué qu'on se fâcherait souvent avec des gens avec qui nous serions tout à fait courtois et accorte dans la vie. D'ailleurs, dans la vie, je ne me fâche pas non plus. Je suis du genre larvaire, comme fille, en fait : souriante, détendue, évitant à tout prix les conflits. Sans doute est-ce de la lâcheté...

En ce moment, mon père est à l'hôpital. Je suis inquiète et tendue. Je suis beaucoup moins zen que je le voudrais. Une preuve ? J'ai commis un commentaire chez ce brave Didier. Je n'aurais pas dû : ça ne sert à rien de dialoguer avec ces intellectuels d'une race supérieure, persuadés de leur immense culture, incapables du moindre humour.

Je suis d'autant plus déçue par moi-même que j'ai été incomprise par Suzanne, que j'aime bien, et qu'au lieu d'apaiser la situation, je l'ai envenimée, en racontant n'importe quoi. Je savais bien que la caricature et l'excès ne m'apporterait rien de bon. Cela n'apporte jamais rien de bon sur les blogs, car personne ne sait lire ça, à supposer que je sache l'écrire, ce qui est tout à fait improbable.

J'ai utilisé le terme "public" pour parler des parents d'élèves, par exemple. Je ne crois pas que le terme "service public" soit impropre à mon travail de fonctionnaire. Malgré tout, la réflexion n'est pas idiote : est-ce que je travaille en face d'un public, comme un artiste ? Car c'est ce que sous-entendent les remarques que j'ai essuyées. Public, pourtant, cela ne veut pas dire autre chose que peuple, "qui appartient au peuple", comme le trésor public. Je crois que la dérive du mot public dans le sens "public du stade de France devant la prestation de Johnny Halliday" n'a rien à voir avec le sens original de ce mot.

Mais voilà. On ne sait pas écrire, on ne sait pas lire et on perd ses nerfs. Pourtant, mes nerfs ont autre chose à faire : mon père a besoin de que je sois calme et reposée quand je vais le voir. Il n'a pas besoin que je sois tendue et au bord des larmes au moindre mot.

Désolée.

CC