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samedi 30 mars 2013

"...des idées lentes à naître..."

Parenthèse gâteau de foie...
Lors d'une parenthèse lyonnaise pleine de discussions passionnantes sur la manière d'apprendre à apprendre à apprendre, j'ai éprouvé une fois encore mes limites. Je suis nulle à l'oral. Ce n'est pas nouveau. Cela se travaille, sans doute, mais par fainéantise, j'ai pris l'habitude de ne pas travailler ce qui n'est pas un don naturel ou une facilité.

Je me sens parfois un peu comme ce Rousseau, vous savez :

"Deux choses presque inalliables s'unissent en moi sans que j'en puisse concevoir la manière : un tempérament très ardent, des passions vives, impétueuses, et des idées lentes à naître, embarrassées, et qui ne se présentent jamais qu'après coup. On dirait que mon cœur et mon esprit n'appartiennent pas au même individu. Le sentiment plus prompt que l'éclair vient remplir mon âme, mais au lieu de m'éclairer il me brûle et m'éblouit. Je sens tout et je ne vois rien. Je suis emporté mais stupide ; il faut que je sois de sang-froid pour penser. Ce qu'il y a d'étonnant est que j'ai cependant le tact assez sûr, de la pénétration, de la finesse même pourvu qu'on m'attende : Je fais d'excellents impromptus à loisir ; mais sur le temps je n'ai jamais rien fait ni dit qui vaille. Je ferais une fort jolie conversation par la poste, comme on dit que les Espagnols jouent aux échecs. Quand je lus le trait d'un duc de Savoie qui se retourna faisant route pour crier : à votre gorge, marchand de Paris, je dis : "me voilà."" (Les Confessions)
Malgré cela, j'ai adoré ce temps de réflexion et d'échanges autour du site Néopass@ction.

Pour mes collègues et moi, cet outil est un point de départ pour notre réflexion. Un élément déclencheur pour la discussion. Non que les vidéos que l'on y trouve soient des exemples ou des modèles à reproduire. Ce sont même souvent des vidéos qui peuvent être des contrexemples, par rapport à notre pratique et à notre contexte particulier. Au sein du collège, il y a autant de matières, autant de professeurs que de pratiques, même si les différences de métier peuvent paraître plus minces entre nous qu’entre un professeur de philo de centre ville et un enseignant de SEGPA. Cependant, je crois que le site compte sur l’intelligence de chacun pour rendre transversales et transférables les discussions et les vidéos du site.

Par exemple, pour l’entrée en classe, chacun va définir pour soi les objectifs, les besoins qu’il a sur ce problème de métier, qui par ailleurs nous est commun et qui est un geste que l’on fait déjà, quotidiennement, plus ou moins bien. La première vidéo de Romain est un parfait contrexemple, la seconde n’est pas forcément un exemple, mais c’est une idée, qu’on peut tester, ou pas. Après notre première réunion, certains avaient testé avec succès cette idée, quand d’autres ont trouvé que cela était un accueil trop froid...


L'important est de s'emparer des problèmes de métier et d'y mettre ses propres mots, son langage et ses références.

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CC


lundi 25 mars 2013

Du chêne, du buis et une volée de bois vert...

Hier, nous sommes allées voir le Chêne de Flagey.



C'est beau. C'est aussi politique. C'est le chêne de Courbet contre Napoléon III.

Ornans est une belle ville suspendue sur le miroir de la Loue, la rivière qui coule paisiblement entre les maisons en bois. Le musée a été refait il y a peu et les tableaux sont mis en valeur dans un bel espace lumineux.

Bref. Hier était une belle journée. Nous sommes restées imperméables aux cris de la rue. Nous n'avons pas écouté ceux qui nous en veulent, qui nous haïssent parce qu'on ne vit pas comme eux.

Hier, pourtant, c'était le dimanche des Rameaux. J'ai été émue, en voyant les vieilles dames qui sortaient de la messe à Ornans, un rameaux de buis à la main. Cela m'a rappelé ma Grand-Mère : enfant, j'allais cueillir du buis avec elle...L'odeur du buis...la promenade dans les bois en ce tout début de printemps...Et puis la célébration de l'arrivée de Jésus à Jérusalem, sous les acclamations. Après ces acclamations, je me souviens que je ne comprenais pas pourquoi on le plantait sur une croix, l'ami Jésus. Un dimanche, on lui fait coucou avec des palmes et le suivant on le cloue, on le transperce, on le bat, on lui colle une couronne d'épines...

Dimanche soir, en regardant les infos, en voyant ces hordes catholiques, j'ai eu l'impression qu'on assistait plutôt à la crucifixion des homos, plutôt qu'à la bonne charité chrétienne, à l'accueil de l'étranger...

Mais je n'ai jamais vraiment compris la religion...

CC


samedi 16 mars 2013

Versatile ???

Moi, versatile ? Remarquez, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis...D'ailleurs, tout ce que je vais dire pourra changer demain et vice versa.

En tout cas, Elooooody vient de me décerner le Versatile Blog Award.

Il s'agit d'une distinction pour mon blog qui aurait donc de multiples talents et une certaine polyvalence. (...) Mais ce n'est pas tout. Cette distinction que tu attribues à qui tu veux est un échange de bon procédés. Donc, en retour, je dois:
1. Écrire 7 choses à propos de moi...
2. Nommer 15 blogs pour le Versatile Blogger Award.
Alors...C'est parti. Mais sachez que je ne force jamais personne à répondre au chaîne et que je suis très vague pour désigner les gens.

1. Lorsqu'on a lu Madame Bovary, on trouve tous les romans bien fades.
2. J'ai presque fini Cinquante nuances de Grey avec une seule main et je n'ai même pas honte.
3. J'ai beaucoup aimé Ouragan de Laurent Gaudé, mais moyennement La Mort du Roi Tsongor.
4. Après avoir lu pas mal de romans policiers nordiques, les romans policiers ne me font plus du tout envie.
5. Pourquoi se faire chier à lire un roman policier de 500 pages quand un épisode des Experts t'apprend aussi peu de choses en 42 minutes et que tu peux baver sans que les pages collent ?
6. J'adore commencer plein de livres en même temps et n'en finir aucun.
7. On devrait organiser un The Voice pour les écrivains. J'aime quand on entend la voix des écrivains...

Tous ceux qui veulent reprendre cette chaîne peuvent le faire. Même si vous êtes plus que 15.

CC

mercredi 13 mars 2013

Un nouveau blog de cuisine !

Bonne nouvelle !

C'est un blog débutant, donc, il faut l'encourager !



Kelbim, dont j'ai déjà eu l'occasion de goûter les cannelés il y a quelques années - un délice -, est un tout jeune blogueur plein d'avenir.

Notez-le sur vos tablettes, enregistrez-le dans vos readers : http://nomnom-blog.verygames.net/

CC

mardi 5 mars 2013

Cynisme (2)

Un billet pour les gardiens du temple...
J'aurais dû prendre un exemple que les vieux connaissent mal et qui démontre mieux ce que je voulais dire l'autre jour. Car il est bien évident que ce n'était pas de littérature que je voulais parler. D'ailleurs, il n'y a plus de littérature depuis près de 100 ans, alors on en reparlera dans 100 ans.

Ce dont je parlais, donc, c'était du cynisme de ces trentenaires, bobos ou pas, parisiens ou pas, mais qui se la pètent grave alors qu'ils n'ont pas les moyens. Dont je fais partie, peut-être, ce qui n'empêche...

J'aurais dû prendre l'exemple de Twitter. Voilà un territoire où le jugement moral n'est pas suspendu et, si ce n'est pas non plus de la littérature, c'est bien aussi le reflet du moment.

Voilà un lieu où l'on prend de haut, toujours avec mépris, arrogance ou cynisme, tout ce qui nous ressemble tant mais qui n'est pas tout à fait nous, puisque c'est moins bien.

Prenons un exemple : une émission de télé réalité avec des apprentis cuisiniers. Evidemment, tous ceux qui commentent sur Twitter n'ont pas été sélectionnés pour passer dans le poste, même dans cette émission qu'ils conchient pourtant. Il se dégage de ce premier constat une jalousie inavouable. Il faut donc prendre la posture du génie maudit de la cuisine et faire preuve de sarcasmes envers ces pauvres candidats qui ont pour seul mérite d'être télégéniques à notre place.

S'en suit donc tout un tas de petites piques sanglantes en 140 caractères qui ne font que démontrer l'aigreur de leurs auteurs. "T'as vu la gueule de ta blanquette, hé ! connard !" C'est malin.

Et on en revient à la conclusion de l'autre jour sur ces quadra ou ces trentenaires, qui croient encore en la société de consommation qu'ils ont connu durant leur enfance et qui n'ont pas encore compris le phénomène du déclassement. Ils avaient pourtant fait tout ce qu'il fallait : les études, les courbettes aux aînés et les stages interminables. La seule manière de se défendre, maintenant, c'est d'écraser les autres de leur cynisme.

CC

samedi 2 mars 2013

Cynisme

Quand je lis les livres qui font les succès des librairies, qu'ils soient bons ou mauvais, quand ils font partie de ce qu'on appelle la littérature du moment, la littérature populaire, les Où est le bec, les Despentes, les Foenkinos, les Rowling...je suis frappée par le cynisme qui se dégage des personnages.

Ces êtres fictifs, mais qui sont sans doute un peu le reflet de notre époque, font presque toujours des choix pour de mauvaises raisons, à savoir le sexe et l'argent. Sont-ce de mauvaises raisons me direz vous ? En tout cas, dans le regard du narrateur, il y a souvent le cynisme et la moquerie qui semble nous le faire penser.

Parmi les personnages, il n'y a presque jamais de personnes entières et agissant sincèrement. Il y a toujours des gens aigris, déçus, cherchant toujours plus d'argent, plus de gloire, plus de sexe, regrettant d'anciens mauvais choix, pour en faire de plus mauvais encore.

Je crois que c'est en effet le reflet d'une époque : une époque où le cynisme est notre seule défense devant les violences qu'on nous fait, en nous faisant croire que nous pouvons avoir encore plus que nos parents qui sont ceux qui ont tout eu, que nous pouvons tous tutoyer les stars, ou mieux, que nous pouvons accéder au statut suprême de star, que nous ne saurions nous contenter d'une vie simple et paisible...

Les "quadra" et les trentenaires croient encore en la société de consommation qu'ils ont connu durant leur enfance. Ils n'ont pas encore compris le phénomène du déclassement. Ils avaient pourtant fait tout ce qu'il fallait : les études, les courbettes aux aînés et les stages interminables. La seule manière de se défendre, maintenant, c'est d'écraser les autres de leur cynisme.

Il est vrai, cependant, qu'il est plus simple d'être passionné, sincère et entier lorsqu'on fabrique des meubles dans un atelier ou quand on élève des vaches en Savoie plutôt que lorsqu'on travaille vaguement sur un bout de projet com' pour vendre d'hypothétiques trottinettes à la con...

CC