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jeudi 16 septembre 2010

C'est ma nature

Je ne sais pas bien ce que je suis. Une boîte de puzzle dans une machine à laver. Quelque chose comme ça.

Il y a une pièce, cependant, une pièce importante qui fait de moi une paysanne.

Pas au sens noble du terme. Pas comme ma grand-mère que j'ai toujours vue, fichu sur la tête, levée aux aurores, bottes en caoutchouc, pour traire les vaches, soigner les poules, faire le jardin, cuisiner...C'est sans doute la femme que j'admire le plus...

Certes, quand j'étais petite, j'ai bien trait des vaches, oui. Je me suis roulée dans le foin et j'ai fait des orgies de raisin en septembre. J'ai endormi des poules en leur mettant la tête sous l'aile, j'ai gobé des œufs et attrapé des taureaux par les cornes.

Mais je ne suis plus vraiment cette enfant sauvage : j'ai un appartement en plein centre ville, je n'ai pas de jardin et je n'ai même pas la main verte.

Cependant, quand je retourne sur cette terre de Savoie où sont mes racines, lorsque je me lève tôt et que je vois le jour se lever sur ce coin de Paradis, alors, je me sens farouchement paysanne. Je suis enchaînée à cette terre-là. Je lui appartiens et je suis sa captive.

L'odeur de la terre, les arbres généreux, la forêt profonde et ses champignons...toute cette nature que mon frère continue d'entretenir et de perpétrer, je l'aime plus que tout.

Dimanche matin, j'étais debout à 5heures pour assister à ce spectacle...

Dans ce lieu, il y a une vérité. Je ne sais pas trop quoi. Il y a le fait que les Hommes sont aussi la Nature...

CC

samedi 4 septembre 2010

J'ai horreur de tous les flonflons...

Je suis de la campagne. Plusieurs fois par an, dans les patelins, y'a fête au village...

Sur le bord de la piste, observer les couples valser, c'est magnifique. Il y a une mélancolie, une énergie désespérée, à tournoyer ainsi au son de l'accordéon. C'est un peu s'accrocher à un monde disparu. Le petit bal perdu...

J'aime bien ces endroits, parce qu'il s'y mêle toutes sortes de populations. Des riches, des moins riches, le maire et le médecin, le commerçant et l'ouvrier, la paysanne et le secrétaire.

La ruralité dans son ensemble. C'est une catégorie de "vrais gens", ça. Et ça danse pour oublier. Ou pour espérer. Pour se donner un air. Pour trouver l'amour.

Parfois, on vient au bal avec l'espoir de rencontrer l'amour. Mais ça n'arrive jamais. On rencontre des poivrots. On passe des bons moments. Ou alors, on reste sur le bord de la piste en regardant tourner le monde sans nous. On fait tapisserie et on tient la chandelle. Le désespoir. Alors on boit pour oublier.

Ces petits bals perdus sont des abîmes de mélancolie couvert par le bruit de la Danse des canards.

Le samedi soir, c'est toujours singulier, à la campagne. Cette ambiance particulière des nouvelles de Paul Fournel...

vendredi 3 septembre 2010

Rentrée

Cette fois, c'est fait. La rentrée.

Je n'ai jamais aimé les vacances. C'était une période d'ennui, quand j'étais élève. J'avais horreur de ces cahiers de vacances que je commençais pourtant avec enthousiasme, mais que je ne finissais jamais. Je suis une pantouflarde. Ce que j'aime, c'est ne rien faire. Ou presque. A la rigueur, lire. A la très grande rigueur, regarder la télé. Ecrire. Et ma mère, pour "m'occuper", pendant les vacances, me forçait toujours à ramasser des haricots, au jardin, faire des balades en forêts, faire de la cuisine ou l'aider pour le repassage.

Et puis j'ai enchaîné les petits boulots, dès le début de l'adolescence. Boulangère, serveuse, banquière...

Mais en fait, ce que je préfère, c'est ne rien faire du tout.

Socialement, c'est très mal vu.

Vous avez remarqué ?

Aujourd'hui, si je veux, je peux ne rien faire ou presque durant deux mois. Juste lire, écrire, regarder des films...

Alors je découvre que j'aime les vacances...Étrange. Mais on change, en vieillissant.

CC