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mardi 15 février 2022

À Gauche, rien ?


Tout s’agite dans le microcosme montbéliardais, à l’occasion des futures élections. Tout ? Non. Un camp résiste encore et toujours à l’envie de s’engager. La gauche. Parce que la droite, ça y est, c’est parti, ça fuse de tous côtés. Les candidatures sont si nombreuses que ça se déchire et que ça se quitte, en claquant la porte, à grand renfort de déclarations enflammées, un véritable vaudeville pour la Saint Valentin. 

Hier encore, Valère Nedey consommait sa rupture avec Charles Demouge et le journal s’en faisait des choux gras, en mettant dans le coup tous les candidats potentiels à droite : Christophe Froppier, Didier Klein, Philippe Gautier, Matthieu Bloch. Que des mecs, au passage, mais c’est un autre débat. 

Ce qui en ressort, c’est qu’à droite, ça se bouscule au portillon. 

A gauche, pendant ce temps, rien. 

Comme si on attendait la présidentielle en se disant que c’était perdu d’avance. Aucun doute là-dessus, d’ailleurs, pour la présidentielle, c’est perdu d’avance. Même pas la peine de prendre parti pour un candidat, même pas la peine de s’engager plus pour l’un que pour l’autre : on sait déjà qu’on fera tout juste 5%, qu’on sera ridicule et qu’on pleurera le soir de l’élection. 

Mais pour les législatives, cependant, les enjeux sont différents. Plus locaux. 

Dans les 3e et 4e circonscriptions, les plus expérimentés ne veulent pas s’engager et les plus jeunes semblent absents. Que se passe-t-il vraiment ? N’y aura-t-il personne pour défendre les idées de gauche ? Va-t-on les laisser complètement à Marine Le Pen ? Elle est presque la seule à parler à l’électorat populaire. 

Je crois à quelques valeurs fortes : le partage, la coopération, la solidarité. Des valeurs profondément de gauche. Je sais que ces valeurs sont attendues, espérées par beaucoup. Ces idées ne peuvent pas rester sans voix à l’assemblée nationale. 

Je fais de la politique un peu par hasard et sans ambition. Ce qui ne veut pas dire sans convictions. Mais je n'ai ma carte nulle part et je ne ferai jamais carrière (sauf par hasard, il ne faut pas insulter l'avenir). J’essaye juste au quotidien de trouver des solutions pour mes voisins qui ont repéré une plaque d’égout qui fait du bruit ou un lampadaire qui ne marche pas. Je milite pour qu’on plante des arbres, pour qu’on isole les bâtiments publics. J’essaye juste de participer au débat à l’agglomération pour qu’on ait enfin des poubelles jaunes pour le tri des déchets. Des trucs très concrets et très prosaïques. Je me rends compte chaque jour de la difficulté de faire de la politique : il faut être multicompétents, connaître le droit, les lois, les règles d’urbanisme, être capable de devenir spécialiste de plein de sujets, dans tellement de domaines différents. Il faut travailler beaucoup pour être au niveau et ceux qui disent le contraire sont des menteurs ou des inconscients. J’y passe beaucoup de temps, à mon échelle — tout en restant une professeur de collège et vaguement romancière — pour faire cela le plus sérieusement du monde. 

Cependant, je sais que j’ai des camarades valeureux, bien plus aguerris que moi, compétents, prêts à s’engager. 

J’aimerais leur passer un message : on a besoin de vous, pour espérer encore, pour croire au progrès, pour savoir pour qui voter. Le Pays de Montbéliard n’a jamais eu autant besoin de gauche sociale. Alors, Magali, Damien, Myriam, Mathieu, Sidonie, Eric…et les autres…Quand est-ce qu’on y va ? (Et vu le bazar à droite, il y a peut-être un créneau, non ?)

3 commentaires:

Renaud a dit…

Une fois encore, je partage ton analyse Céline.
Pour moi, nous nous acheminons vers une élection à 4 tours avec deux convictions :
-l'issue des deux premiers tours est connue
-le président élu ne disposera pas d'une majorité à l'assemblée
Il nous faut donc trouver à gauche une personnalité suffisamment forte, fédératrice et charismatique pour accéder à l'assemblée à un groupe qui permette de reconstruire le parti de la gauche écologique que nous appelons tous de nos voeux.
Pour moi une chose est certaine : ce ne sera pas avec le PS, trop englué dans ses vieilles querelles d'éléphants, trop enclin aux trahisons, hier les frondeurs, aujourd'hui la REM.
Je crains que ce ne soit pas non plus avec Taubira, qui me semble avoir trop de problèmes à régler avec la France pour pouvoir la diriger.
Alors effectivement qu'attendons nous pour nous réunir, pour discuter et décider ensemble de l'attitude que nous adopterons?

Unknown a dit…

Je suis tout à fait d'accord avec vous deux

Unknown a dit…

Pour la présidentielle c'est plié par contre je pense que la REM n'aura pas la majorité à la chambre des députés. Il faut que la gauche existe !