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mardi 16 février 2016

Thérèse Clerc

Image : +Yagg 
C'était pour moi une femme inspirante. Une de ces femmes fortes, à poigne, sûrement pas une marrante dans la vie de tous les jours, sans doute une sacrée chieuse, même. J'adore les chieuses.

Elle était une féministe en acte. Elle le racontait dans le film "Les Invisibles" dont j'ai déjà parlé de nombreuses fois sur ce blog : dans les années 60, elle pratiquait des avortements clandestins dans sa cuisine, pour aider ces femmes qui étaient enceintes encore et encore et qui passaient leur vie dans les couches. Elle a d'ailleurs commencé sa vie prise dans le carcan classique de la femme mariée. Et puis elle a réalisé que son existence ne pouvait pas se résumer aux biberons et à la cuisine.

Mai 68 l'a libérée, elle a dû se mettre à faire les marchés parce qu'elle a divorcé et qu'elle a découvert l'amour lesbien. Sa vie a commencé. Mais elle racontait ça mieux que moi...

Et puis, quand l'âge est venu, elle s'est occupée de sa vieille mère et s'est rendu compte que la vie des femmes était souvent jalonnée par les couches : celles des gosses, puis celles des vieux. Elle n'a pas voulu imposer ça à ses enfants. Elle a créé la maison Babayaga...Une maison pour les femmes, auto-gérée, solidaire, écologique...

Elle a aussi crée la première Université populaire traitant des savoirs sur la vieillesse. Elle a été combative jusqu'au bout.

Toutes mes condoléances à ses proches...Et que ses combats ne meurent pas : ils sont d'actualité pour bien longtemps encore, hélas...

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