Je me suis promis, aujourd'hui, d'écrire quelque chose de poétique.
Parce qu'il fait beau, même si l'orage menace, dérèglement climatique,
Parce que le printemps bat son plein, même s'il a foutu le camp, le temps des lilas,
Parce que la vie est belle, même si des gamins meurent de faim, sous des bombes, ici ou là-bas.
Même si j'ai le coeur lourd, même si j'ai du mal à croire, aussi bien en Dieu qu'en l'homme.
Je recommence. Ce que j'écris, pour l'instant, n'est pas poétique, en somme.
Pourtant, je me suis promis, aujourd'hui, d'écrire quelque chose de poétique.
Le ciel s'ennuage lentement et l'atmosphère est lourde.
Aujourd'hui, j'ai décidé, comme une mesure de salut public,
Qu'au monde entier, je resterai sourde.
Le ciel pourra bien trembler, la terre s'ouvrir sous les coups répétés de la foudre,
La pluie pourra bien fendre la nuit, déchiqueter les feuilles dans un tourment électrique,
La grêle pourra bien crever les carrosseries et réduire les récoltes en poudre,
Je ne changerai rien : absolument hermétique à toute critique.
Les fleurs pourront faner, les saisons s'enchaîner dans leur inéluctable rythme spiralique,
L'herbe pourra sécher, la terre se craqueler et trembler, terreur sismique,
La fin du monde pourra bien arriver, moment crucial qui nous verra tous absoudre,
Je ne bougerai plus, je ne croirai plus, à l'espoir, rien ne pourra me résoudre.
Les tempêtes du temps, les guerres et les misères, les affres des hommes iniques,
Les bombes, les drones, les Kalashnikov et tous les flingues, les canons et la poudre,
Les hommes et leurs désirs de conquêtes, la science et ses explosions atomiques,
Rien ne me fera vaciller : ma colère et ma peur, mon désarroi, je passerai outre.
Je me suis promis, aujourd'hui, d'écrire quelque chose de poétique.
L'orage est passé, il est temps de mettre fin à ce poème en yaourt,
Qui jamais vraiment ne respecta le vers et la rythmique,
Parions, cher lecteur, que de tout cela, vous n'avez rien à foutre.
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