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dimanche 9 décembre 2012

Parler de politique ?

C'est bête. J'ai dit que j'arrêtais de publier des billets politique sur mon autre blog quelques minutes avant une bonne nouvelle, une belle annonce de mon ministre de l'éducation : demain, une campagne de recrutement de 43 000 postes va commencer dans l'éducation nationale.

En soi, c'est déjà pas mal. J'espère que cela va régler, au moins partiellement le problème des TZR, des postes partagés et des classes surchargées.

Ensuite, il a annoncé plusieurs petites choses qui me plaisent particulièrement : par exemple, mettre le numérique au coeur des établissement. Voilà une idée intéressante. Au collège, cette année, quelques ordinateurs ont été changés car les anciens ordinateurs tournaient encore avec Windows XP, un système sorti il y a plus de dix ans. Ces vieux coucous mettaient des minutes entières à démarrer, plantaient souvent et parfois ne marchaient plus du tout. On va me dire qu'avant que les élèves puissent se servir de ces engins, il serait bon qu'ils sachent se servir d'un stylo. Mais il faut aussi vivre avec son temps...

Le ministre a évoqué aussi un travail particulier sur la liaison entre la primaire et le collège. Là aussi, je ne puis qu’acquiescer : les élèves subissent un tel changement quand ils arrivent au collège que beaucoup sont complétement désorientés, ils ne comprennent pas du tout ce qu'on leur demande. Ils ne comprennent pas pourquoi soudain ils doivent avoir leurs affaires, pourquoi ils doivent devenir autonomes, se déplacer entre les classes, changer de professeurs. Pour des petits de 10 ans, c'est violent. Cette année, d'ailleurs, je travaille avec des collègues sur ce sujet et c'est très intéressant.

Enfin, il a parlé des enfants décrocheurs. Là aussi, c'est un problème qui est au coeur de nos préoccupations, à nous, les profs.

Ceux qui nous pourrissent une classe parce qu'ils ne comprennent rien, les absentéistes pour qui on s'inquiète, les élèves qu'ils faudrait orienter autrement dès le collège...Ah ! Ce collège unique qui est une telle aberration pour ces enfants-là, qui ne sont pas faits pour les études...

Personnellement, dans mon collège, j'ai un statut un peu particulier : je suis professeur "référent". Cela signifie que quelques heures de mon emploi du temps ne sont pas consacrées à une classe entière, mais que j'aide des collègues dans leur classe, en suivant particulièrement ces élèves qui décrochent. Je suis à côté d'eux pour leur dire "Prends le livre à la page 14, souligne ce mot, il est important, tu es sûr de l'avoir bien compris ?..." Juste le rôle que les parents devraient avoir à la maison quand les gamins font leurs devoirs, juste un rôle bienveillant, qui permet à l'élève de se rassurer et de comprendre l'importance de ce qu'il est entrain d'apprendre. Et puis j'interviens aussi, parfois, en tutorat : des sortes de cours particuliers. Soit pour les élèves très bons qui veulent aller plus loin, soit pour ceux qui ont besoin d'aide et qui n'en trouvent pas à la maison...

Dans ces situations, j'ai l'impression de faire du bon boulot. Quand j'étais petite, j'avais ma mère, à la maison qui me faisait réciter les tables de multiplication et qui m'écoutait quand j'apprenais mes poèmes. C'était important. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir cela à la maison...L'école doit donc prendre le relai.

Merci M. Peillon.

CC

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