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mardi 18 décembre 2012

Deux journées sous la pluie

Une journée sous la pluie, une journée à motiver les élèves, à les avoir autour de soi, leur apprendre des choses sur la ville où ils vivent, les accompagner, un peu comme si on était leurs parents, parce que leurs parents, pas tous, en tout cas, n'ont pas tellement le temps ou l'habitude de faire des sorties avec eux. C'était une journée pluvieuse, mais utile.

Une autre journée sous la pluie, avec des journalistes et des collègues, pour expliquer que malgré la journée précédente, il y a une recrudescence de la violence dans notre établissement. Qu'avec des élèves comme les nôtres, il faut un cadre, des règles et des gens qui les incarnent. Il faut une autorité claire et lisible, pour ces enfants.

Le problème, c'est qu'à la maison, on leur met des claques quand ils ne rangent pas leur chambre. A l'école, on leur dit "C'est pas bien", avec un sourire, quand ils manquent de respect à un adulte. Ils ne comprennent pas. Évidemment, il n'est pas question de frapper les élèves. Mais il faut bien, pourtant que l'autorité soit incarnée, que les règles soient claires et que quelqu'un les fasse respecter. Cela paraît simple, pourtant, non ?

Et la première journée sous la pluie prouve que c'est possible de faire quelque chose de bien avec ces élèves-là...

CC

8 commentaires:

Nicolas a dit…

Tu finiras réac !

Cycee a dit…

Question de survie...

Nicolas a dit…

On est d'accord.

Cycee a dit…

Je crois en la gauche décomplexée, d'ailleurs, sur certains sujets... :)

Anonyme a dit…

A Cartagena, Colombie, où j'ai participé à un sommet mondial d'ONG, j'ai bien ressenti dans la rue qu'un gamin pouvait shooter quelqu'un pour rien ou pour un $ ce qui est pareil, j'ai entendu un sociologue latino, nous expliquer les mécanismes selon lesquels les enfants intègrent ou ne peuvent pas intégrer la règle sociale...
Cela a changé ma vie.
Il n'y a qu'une conduite qui protège, c'est que ces enfants, "sans foi ni loi", rencontrent le "témoin secourable" identifié par Alice Miller ... Celui qui, lui disant que même s'il ne peut rien pour lui,il pense que ce qu'il vit n'est pas normal et qu'il vaut mieux que cela.
Intégrer la règle sociale passe par la prise de conscience qu'on vaut quelque chose, aux yeux de quelqu'un, fusse simplement aux yeux d'un "témoin secourable".
La vie d'autrui ne peut valoir quelque chose que si la vie du sujet vaut quelque chose POUR quelqu'un.
Bz

Cycee a dit…

Bien entendu...Même si ces élèves sont loin d'être "sans foi ni loi", il me semble évident qu'ils doivent être considérés comme des individus, qu'on doit les regarder ainsi et non pas comme "un groupe classe"...
Là aussi, c'est une question de survie...

Didier Goux a dit…

J'allais dire la même chose que Nicolas…

Sinon, voilà mon programme en deux points, pour l'Éduc' nat' : foutre dehors tous les clampins qui ne sont pas fait pour apprendre quoi que ce soit (en dehors de lire et de compter sur leurs doigts) et, pour ceux qui restent, rouvrir la boîte à gifles.

Voilà, c'est ça, être un vrai réac !

Cycee a dit…

Pur sucre !