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mercredi 15 avril 2020

Journal de guerre contre un virus #31


Je n’ai pas de fièvre.

Ce soir, j’ai prévu de faire une pizza. J’en fais de très bonnes, selon la personne qui partage mes repas ! Mais en général, le mercredi soir, mais aussi parfois le jeudi, voir le mardi quand la semaine commence très fort, on va chercher une pizza chez Jacky, juste en bas de chez nous. Les pizzas de Jacky sont délicieuses, au feu de bois...J’aime bien la Toscane, avec des tomates cerises, de la mozzarella, du jambon cru et du mesclun.

Jacky habite au-dessus de son restaurant et je vois combien il tourne comme un lion en cage en attendant de pouvoir rouvrir son restaurant. Il a installé les parasols de sa terrasse le week-end dernier. Et je suis sûre que cela a fait du bien au moral de tout le quartier...

Mais j’imagine l’angoisse de tous les commerçants, de tous les restaurateurs, de tous les artisans à l’arrêt pour une durée qu’on ne connaît pas vraiment. Et qui écoutent, dubitatifs, des promesses d’aides du président de la République, plus que vagues.

Mon coiffeur, qui est aussi juste en bas de chez moi, a annoncé sur les réseaux sociaux qu’a priori, il pourrait peut-être rouvrir le 11 mai. On n’en sait rien, en fait. Mais qu’il sache que je l’espère ardemment et que j’aimerais avoir un rendez-vous assez rapidement ! (comme tout le monde, je suppose)

Le moment est terrible. On ignore tout de la sauce à laquelle on va être mangés. Ma mère n'en peut plus. L'annonce de Macron l'a mise à plat. Comme nous tous. Mais tout devient une galère pour elle. Un verre de ses lunettes est tombé et il semble que c'est sa vie qui s'écroule. Même si elle a une paire de lunettes de rechange. Et j'essaie de ne pas craquer avec elle quand je l'ai au téléphone.

L’après sera terrible et j’espère que les gens consommeront en bas de chez eux, qu’ils n’auront pas dépensé tous leurs sous sur les sites internet, pendant le confinement.

Donc, je fais une pizza, pour ce soir et comme j’en fais régulièrement, il se trouve que je n’avais plus de levure de boulanger. Heureusement, en ces temps de drôle de guerre, la solidarité joue à plein. Et c’est Sylvana, qui sait que je cuisine (pas autant qu’elle et pas aussi bien…) qui m’a filé une recette de levain : 100 ml de bière (ça, on en a toujours), 1 cuillère à café de sucre, 1 cuillère à soupe de farine. Et on laisse à température ambiante pendant une nuit. Je ne suis pas sûre du résultat, mais cela vaut le coup d’essayer. D’autant que les magasins sont en rupture de stock, pour la levure de boulanger. Tout le monde s’est mis à faire du pain à la maison, paraît-il.

La pâte est jolie, elle sent bon, la recette a l'air bonne, même si elle n'est pas hyper levée. Mais il ne fait pas très chaud, ce soir, il y a cette petite bise...


La pâte, c’est simple : en temps ordinaire, 150 grammes d’eau tiède, un sachet de levure de boulanger. Là, deux cuillères à soupe de ce mélange suspect qui ne ressemble pas du tout à de la levure fraîche de boulanger... 250 grammes de farine, une cuillère à café de sel, deux cuillères à soupe d’huile d’olive. Et un bon pétrissage. Puis on laisse lever une bonne heure.

Je fais la sauce tomates, aussi. Quand ce n’est pas la saison des tomates, comme actuellement, je prends toujours des tomates pelées bio en boîtes. Un oignon qu’on fait revenir dans un peu d’huile d’olive, les tomates, du sel, du poivre, du piment d’espelette et du thym. Et on laisse mijoter tranquillement au coin du feu...l’air s’embaume d’un parfum d’Italie.

Vivement tout de même, que l’on puisse déguster les merveilleuses pizzas de Jacky.

Bon appétit !

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