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samedi 25 avril 2020

Journal de guerre contre un virus #41

Je n’ai pas de fièvre.

J’ai eu mal à la tête, hier, un peu. Je me suis dit que c’était peut-être à cause du soleil. Mais c’est passé. J’ai pris le médicament que je prends d’habitude, finalement, à base d’ibuprophène, même si c’est déconseillé par les autorités de médecine. On verra bien ce que ça donnera. Il n’empêche que j’ai bien dormi et que je ne me suis pas réveillée avec la migraine. Depuis le début du confinement, je m’étais contrainte à ne pas prendre ce médicament. Je m’étais dit que je prendrai de l’aspirine - le Doliprane est inopérant chez moi - et puis Brigitte m’a dit que l’aspirine non plus n’était pas recommandé. On ne sait pas à quel saint se vouer.

J’ai fait le tour, définitivement, de facebook et de tous les autres réseaux sociaux. Aujourd’hui quand un copain m’envoie une photo marrante, je suis capable de l’horodater et de dire combien de fois je l’ai déjà vue. Le lapin de Pâques qui dit qu’il a mal au cul à l’autre qui n’entend rien, je l’ai vu pour la première fois en 2005 sur un skyblog, par exemple. Pâques 2005.

Il faut donc tout de suite arrêter de consulter frénétiquement facebook. Cela n’a plus de sens et plus d’intérêt. J’exagère à peine. J’ai l’impression qu’on y recycle éternellement les mêmes blagues, les mêmes ressorts comiques. Remarquez bien que des ressorts comiques, il n’y en a pas cent et que ce sont les mêmes depuis les débuts de l’humanité.

Arrivés là, dans votre lecture, vous avez remarqué, peut-être, que je n’ai rien à dire. Il faut dire qu’on se morfond sévèrement, tout de même. Ce week-end, peut-être qu’en temps ordinaire, j’aurais eu une expo de photo ou de peinture à vernir, un cinéma à partager, un ou deux resto, en couple ou entre amis. Un beau week-end comme celui-là, on aurait pu faire tellement de choses. Et peut-être qu’on aurait eu envie de ne rien faire. Oui, mais on l’aurait choisi.

Bon. Cette quarantaine a assez duré, puisqu’elle a duré 40 jours.

Pour dire la vérité, tout va bien.

Pandémie mondiale, morts par milliers, le drame des Ehpad, les gens seuls, tristes à mourir, la pandémie qui gagne l'Afrique, les commerçants, les artisans qui ont peur pour leur commerce et leur artisanat, les femmes battues, le nombre de chômeurs qui va exploser après tout ça...Mais honnêtement, en tout égoïsme, ça va.

J’ai fait un coquelet printanier, avec des pleurotes, un peu de ciboulette, des jeunes oignons, un peu d’huile d’olive. Du vin blanc au mi-temps de la cuisson et un peu de crème à la fin. Des tagliatelles pour accompagner.

Et puis, j’ai passé une partie de l’après-midi à lire (ça y est, j’y arrive à nouveau) sur la terrasse. 

Quand le soleil fut trop fort, je suis rentrée et j’ai regardé le deuxième épisode de Miss America. C’est l’histoire de Phyllis Shlafly, une conservatrice américaine, activiste dans les années 70. Un aveu ? J’aime Cate Blanchett d’amour. Cette actrice a une beauté magnétique, un talent rare. Cependant le personnage me semble tellement improbable dans ses contradictions tellement complexe que je me demande où cette série nous emmène. Elle est à la fois glaçante, manipulatrice, séductrice…(tout ce que j’aime, en fait !).

Mais quelles peuvent être les motivations pour une femme brillante, une intellectuelle, de défendre l’inégalité des droits entre les hommes et les femmes ? On dit parfois que les femmes sont les pires ennemies de leurs congénères...Le but, c’est de comprendre pourquoi : pourquoi cette femme refuse d’admettre que son mari coupe les ailes de ses ambitions, que le fait d’avoir eu six enfants ne lui a pas permis d’avoir la carrière brillante qu’elle aurait dû avoir, que les femmes sont plus souvent reléguées au rôle de potiche décorative, par les médias, la politique, leur époux ?

Il y a de beaux personnages de féministes : Gloria Steinem, notamment, interprétée par la ravissante Rose Byrne. Complexe, elle aussi.

Cela reflète les années 70, une époque durant laquelle les droits des femmes avaient progressé, mais où la société présentait encore de nombreuses contradictions. Et puis on sent planer au-dessus de la fresque historique (les décors, les costumes sont remarquables), l’odeur désagréable de l’Amérique de Trump, des Tea Party, de ce mouvement conservateur qui ne meurt jamais.

Bref, c’est intéressant.

#ConseilSérie #RéussisTonConfinement #NeMeRemerciePas


1 commentaire:

noelle grimme a dit…

40 jours !!!ouah pense à No2 et au déluge c'était aussi 40 jours ou il pleuvait non? ici c'est la région la + ensoleillée de France!!